Manon, 27 ans, accouchement de rêve

Manon : j’aimerais raconter mon accouchement afin d’apporter un témoignage positif et rassurer les mamans paniquées, car oui ça peut aussi être un moment merveilleux qui se passe hyper bien !

Meg : de quand date ton accouchement ?

Manon : j’ai accouché le 07 mai 2024.

Meg : était-ce ta première grossesse ?

Manon : oui.

Meg : as tu accouché à l’hôpital ou en clinique ?

Manon : à l’hôpital. 

Meg : je te laisse nous raconter ton histoire.

Manon : il est 07h00 et je commence à ressentir comme une douleur de règles. Je me dis « ah tiens, je commence enfin à ressentir quelque chose ! », car je n’avais JAMAIS eu de signe avant d’un éventuel début de travail, juste quelques contractions après effort (grosse balade, gros ménage etc). Ça restait largement gérable ! Puis de 07h30 à 08h30, je suis obligée de bouger car la douleur s’intensifie un peu. À 10h00, je prends deux Spasfon et une bonne douche de 45 minutes pour voir si la douleur passe (faux travail) ou si elle persiste ! De 11h00 à 12h00, les contractions sont toujours là. Je décide de finaliser la valise et de vérifier l’administratif (être sûre que j’ai bien tous les documents qu’il faut) ! Je préviens  Monsieur, je lui dis qu’il ne s’inquiète pas, que j’ai des contractions qui ne passent pas et que ça reste encore gérable mais que de toute façon c’est un premier donc on a grave le temps !

Meg : comment a-t-il réagi à cet appel ?

Manon : comme par hasard? la veille il m’avait dit qu’il commençait à stresser, car en ce moment il est sur un chantier à 1h30 de route et j’arrêtais pas de lui dire “nos stress c’est un premier, on a le temps ça sera sûrement treeeees long” ! Et surtout j’avais 0 signe donc c’était pas pour demain. Mais plutôt zen quand je l’ai appelé ! Il m’a dit « ok je vois avec mes collègues qui rentrent avec moi et je pars ! »

Meg : que s’est-il passé ensuite ?

Manon : il est 13h00, je commence à m’asseoir au sol pendant les contractions, j’ai du mal à rester debout. J’essaye le ballon mais j’ai trop de choses à faire (je voulais faire le ménage au cas où) donc je ne reste pas en place. Mais évidemment, je ne fais rien puisque je galère et que les contractions sont toutes les 4 à 6 minutes donc je me retrouve vite au sol. Je rappelle Monsieur pour lui dire de rentrer parce que là ce n’est plus possible. J’aimerais qu’on consulte au cas où. Il part de son chantier à 14h00. Je décide d’aller promener notre chien car si on doit s’absenter un moment, le pauvre. 

Meg : comment te sens-tu à ce moment-là ?

Manon : je prends la voiture pour faire 200 mètres car impossible de marcher ! Les douleurs sont intenses et rapprochées, je ne tiens pas debout. Me voilà donc à jouer à la balle avec mon chien pour le défouler, avachis au sol, sur le stade de foot de ma commune. Je rentre 20 minutes après, je ne peux plus rien faire. J’ai chaud mon dieu, des bouffées de chaleur ! Alors je me mets en sous-vêtements, allongée au sol avec un plaid sur moi, mon oreiller et j’attends Monsieur. J’arrive à faire une petite sieste, j’étais KO. Monsieur arrive vers 15h30 ! 

Meg : comment est ce qu’il a réagi lorsqu’il t’a vu au sol en train de dormir ?

Manon : il m’a dit « ah t’es là ! Ça va ? Faut prendre quoi ? Je fais quoi ? » je l’ai senti stressé, le pauvre je le comprend ! 

Meg : pendant tout ce temps, as-tu mangé ? Ressentais-tu de la satiété ?

Manon : à aucun moment je n’ai sentie l’envie de manger ! Je n’ai d’ailleurs rien avalé jusqu’au soir au retour en chambre à la maternité.

Meg : que s’est-il passé ensuite ?

Manon : je me rhabille tant bien que mal et on décolle ! On arrive à la maternité à 16h00. Je lui dis d’aller chercher un fauteuil car je ne pourrais jamais marcher jusqu’au 1er étage ! Un sage femme arrive avec Monsieur et un fauteuil. On me place dans une salle de consultation, je suis toujours au sol : le meilleur endroit pendant les contractions (c’est frais et t’as 0 effort à faire à part gérer ta douleur) ! Le sage femme m’ausculte : dilatation à 4 ! Je ne souffrais pas pour rien ! Il me demande de réaliser une analyse d’urines puis, me demande si je souhaite la péridurale. Je souhaitais un accouchement physiologique, mais je ne me sens pas de finir sans péridurale à ce moment-là. Alors je dis oui (en suppliant) ! On m’installe dans l’une des salles d’accouchement. Je retire mes vêtements et je m’habille avec la blouse d’hôpital. Je l’enlève sans arrêt parce que les bouffées de chaleur sont omniprésentes ! Il me pose le cathéter, me dit qu’il va appeler l’anesthésiste et qu’après on fera un monitoring pour vérifier que bébé supporte et va bien ! Soudain je HURLE de douleur. Je sonne. Ça ne va plus. J’en peux plus. Je ne gère plus rien. On se rend compte que 30 minutes après m’être installée en salle d’accouchement, je suis dilatée à 10 ! Je réalise que là, la péri c’est mort ! Panique à bord ! Mais je suis dans un autre monde, mon cerveau part ailleurs. Le mode lionne s’active. Je ferme les yeux et je ne les rouvrirai que pour regarder le visage de ma fille. 

Meg : as-tu sentie ta poche des eaux se rompre ?

Manon : plus tard, pendant les poussées. Je sentais un liquide chaud couler je me doute que c’était ça.

Meg : comment se sont passées les poussées ?

Manon : je tente de pousser sur le côté car je me sentais mal sur le dos. Seulement, je n’arrive pas à pousser. On repasse donc sur le dos mais la douleur est tellement importante que j’ai du mal à me concentrer sur quoi faire, ou pousser et comment pousser. 

Meg : comment se sentait le papa à ce moment-là ?

Manon : démuni. Il ne savait pas quoi faire, se sentait inutile. Et comme il disait : “voir sa femme souffrir mais ne rien pouvoir faire c’est très perturbant ; mais tu réalises la force qu’elles ont”. Il m’aidait à boire 2 ou 3 gorgées quand j’avais la bouche trop sèche, il me faisait de l’air, il m’encourageait, me donnait sa main pour que je la serre. 

Meg : je te laisse poursuivre.

Manon : après 10 heures de travail dont 9 à la maison, de longues minutes de poussées, des hurlements, Naolie est née en parfaite santé ! 

Meg : le personnel médical présent lors de ton accouchement était-il le même qui t’a suivie pendant ta grossesse ?

Manon : non, je n’avais jamais rencontré le sage femme mais je savais qu’il était top puisque je travaille dans cet hôpital. Donc au contraire, contente de tomber sur lui !

Meg : est-ce qu’accoucher dans l’hôpital où tu travailles te rassurait ? 

Manon : oui, parce que connaissant la réputation de certains gynécologues j’avais peur de tomber sur un incompétent (en cas de césarienne ou autre) ! 

Meg : pour ma part je n’ai plus de questions, souhaites-tu ajouter quelque chose ? Ou faire passer un message aux femmes ?

Manon : faites confiance à vous et votre bébé. On sait mettre au monde. On sait accoucher.  Et que vous accouchiez par voie basse, par césarienne, avec ou sans péridurale, vous accouchez et vous êtes toutes autant des super mamans ! Ne regrettez rien et vivez intensément ce moment !

Meg : merci infiniment pour ta confiance et pour ton témoignage. 

Manon : avec plaisir, merci à toi. 

Cette publication a un commentaire

  1. Staciy

    Waouh.. super beau ce témoignage , contrairement au miens qui est à l’opposer , contente que mon cas n’est que minime et que des mamans on l’accouchement le plus parfait pour voir leurs merveille naître après 9mois 🩷

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